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La naturopathie est-elle la mère de toutes les culpabilisations ?

Dernière mise à jour : 10 févr.

Être naturopathe signifie t-il être parfait ? La naturopathie nous pousse t-elle vers un délire malsain de perfection de l'hygiène de vie ?



Billet d'humeur aujourd'hui, et pas des moindres.

Comme à chaque fois que je donne mon avis (tranché en général...) sur un concept ou un fait, je t'invite, si tu as envie d'en discuter (ou de faire la bagarre) à me contacter ICI .


Comme à chaque fois encore, mes propos n'engagent que moi et j'assume pleinement ce que je pense.


Remettons les choses dans leurs contexte, pour ceux qui ne connaissent pas encore bien la naturopathie.

La naturopathie est une discipline non conventionnelle, qui intervient de façon complémentaire à la médecine classique : l'allopathie, en utilisant des moyens naturels. (elle ne remplace pas un traitement médical ou une thérapeutique initiée par un médecin ou un praticien de santé).


Même si en France, elle n'a pas reconnue comme elle le devrait, elle s'inscrit donc dans une vision large de la médecine intégrative et de la santé globale, et est avant tout préventive.


La santé holistique, usant de tous les moyens pour maintenir le capital santé : c'est ça la médecine intégrative.


Le naturopathe, lors de la première consultation, estime le niveau de vitalité ( aussi nommée force vitale ou énergie vitale) de son consultant, recherche la cause de ses maux, troubles fonctionnels, inconforts ou maladie, et agit en amont de façon personnalisée avec différentes techniques douces et des méthodes naturelles pour rééquilibrer l'organisme, retrouver l'homéostasie et agir sur les trois niveaux de l'être : l'âme, le corps et l'esprit, pour retrouver la santé au naturel.


Il élabore alors un programme d'hygiène vitale individualisé qui résume les conseils destinés au consultant pour le guider vers la revitalisation.


En naturopathie l'hygiène de vie prime sur les compléments alimentaires. Ainsi donc, en tant qu'éducateur de santé, le naturopathe conseille le consultant pour qu'il change ses habitudes de vie, ses habitudes alimentaires, sa nutrition etc... vers quelque chose de plus sain pour retrouver santé et bien-être.


Rester en bonne santé c'est le but que poursuis le naturo pour son consultant.


Être praticien naturopathe : est-ce être parfait ?

Aujourd'hui discutons d'un truc qui me fait mal au bide....

Ça me fait mal au bide parce que c'est réel, et que plus j'avance, plus j'en discute autour de moi, et plus je me rends compte que je ne suis pas la seule à penser ainsi...


On va remettre les choses dans leur contexte :

Il y a quelques jours, au cours d'une consultation avec une cliente qui est, elle aussi, naturo tout juste certifiée, j'en viens à lui poser cette question :


"N'avez-vous pas eu, durant votre formation, l'impression d'être sous pression ? N'avez-vous pas eu l'impression que les études de naturo sont juste anti-naturopathiques en soi ? "


Elle me répond que oui en effet...

Pas plus tard que ce matin, elle m'envoie la photo d'un post instagram de "Victor naturo" (que je t'invite à suivre d'ailleurs, parce que sa façon d'amener les choses est fort intéressante, et sort des sentiers battus). Ce post semble dire exactement la même chose : que l'hygiénisme fait finalement le terreau de la culpabilité et le lit du stress, de la frustration, et donc de la maladie...


Bah merde alors ! On serait donc plusieurs naturopathes à penser ça ?


C'est un peu malaisant non ? Comment se fait-il que nous soyons apparemment plusieurs naturos (et pas que 3 visiblement, vu le nombre de commentaires sous le post dudit victor naturo) , à penser que ce qui nous a été appris durant notre formation n'aboutit finalement qu'à l'effet inverse de l'effet escompté ? Devenir naturopathe, se former, nous pousserait donc vers la culpabilisation de ne pas être parfait ?


Alors là j'avoue, il y a de quoi ne pas dormir la nuit, étant donné qu'on en a fait notre métier !! Gloups... !


La douceur des méthodes naturelles que nous employons quotidiennement n'a donc d'égal que la dureté de cet état de fait ?

Stress, angoisse, déprime, peur d'être imparfait, culpabilisation : est ce ça la vie d'un naturopathe ? N'est- ce pas nous qui aurions besoin d'un rééquilibrage ?


Qu'en est-il en réalité ?


Voilà mon avis sur la question. Tout est une question de mesure.


Certes, lorsque j'ai fait ma reconversion professionnelle, pendant ma formation de naturopathe, je me suis sentie mise sous pression, pour plusieurs raisons. L'une d'entre elles : c'était que je n'étais pas parfaite. Je n'étais pas l'image de la praticienne idéale : qui mange uniquement des légumes crus et des graines, qui se lève tous les matins à 4 heures du mat' en mode Miracle Morning pour faire de la méditation et sa salutation au soleil et qui jeûne un jour sur deux....


Non je n'étais pas tout ça... Moi je suis la naturo qui mange de la viande, qui mange du gluten et des produits laitiers, qui aime faire l'apéro et boire une bière ou un verre de rosé, qui craque inévitablement devant une poignée de chips et qui galère à se lever le matin ...


Et même si personne dans mon centre de formation ne m'a jamais fait aucune remarque sur ce que j'étais (encore heureux...), il plane sur le métier une espèce de chappe de plomb qui nous intime l'ordre d'obéir à la lettre aux préceptes de la naturopathie et particulièrement de l'hygiénisme...

On est naturo, on SE DOIT d'être parfait ...


Et bah non !


Etant donné que j'ai une grosse force de caractère, forgée par les aléas de ma vie personnelle, mais aussi par 17 ans de travail dans un bloc opératoire avec les égos surdimensionnés des chirurgiens et des anesthésistes (un jour je te causerai de ça...), je ne me suis pas laissée envahir par ce sentiment inquiétant du "Je ne suis pas parfaite, donc je suis une naturo indigne"


Particulièrement après la formation de naturopathie, j'ai fait mon petit bonhomme de chemin, j'ai gardé de mon cursus ce qui me semblait bon, et je pratique désormais comme je l'entends...


Et mon principe de base à moi : c'est la non-culpabilisation justement. Je ne peux pas concevoir qu'on aille vers le chemin de la santé en s'astreignant continuellement des méthodes hyper frustrantes, chiantes, qui finissent par être dénuées de sens, Tout simplement parce qu'elles induisent un phénomène qu'on connait bien, nous les naturos : le stress . Oui le fameux stress, déclencheur inconditionnel de toutes les pathologies du corps humain.

Prendre soin de soi ne signifie pas être parfait. Voir l'individu dans sa globalité c'est aussi tenir compte des ses imperfections.

Alors que la gestion du stress est sensée être notre dada... Donc on ne doit pas se l'auto-induire ! Le capital-santé en prendrait un sacré coup, là ! Les mécanismes d'auto-guérison aussi !


Stresser c'est le meilleur moyen d'annihiler ses défenses naturelles et de déglinguer son système immunitaire. Et ça s'appelle la psycho-neuro-immuno-endocrinologie.

Renforcer les défenses est l'une de nos priorités, et pourtant la culpabilisation va à l'envers de ce concept.


N'y a t-il pas là un paradoxe ? Nous luttons activement contre le stress tout en l'induisant par la culpabilisation...


Donc je refuse de culpabiliser les gens parce qu'ils ne sont pas parfaits et encore moins parce qu'ils n'arrivent pas à le devenir ,une fois qu'ils savent ce qu'ils doivent mettre en place en terme d'hygiénisme, d'habitudes alimentaires, d'habitudes de vie, de gestion émotionnelle, de développement personnel etc...


Et je refuse également de me culpabiliser. Ce n'est pas parce que je suis naturo que je suis une machine hygiéniste idéale. Avant d'être dans la relation d'aide avec les autres, peut-être serait-il judicieux de faire un travail sur soi.


C'est en ça que cette page, TaNaturo, est décomplexée, dépoussiérée et rock'n'roll.

Souvent on me demande pourquoi le site porte ce nom ... Tu le sais maintenant !


A bas les doctrines rigides à la limite des dérives sectaires ! Pour moi la naturopathie ça n'est pas ça !


La naturopathie, c'est s'améliorer chaque jour et tendre vers cet idéal d'hygiénisme jusqu'à la limite de ce que cet idéal peut générer comme stress. Si cette limite est franchie, l'hygiénisme devient obsessionnel et délétère à mes yeux, et ne va donc plus dans le sens de la bonne santé.


Donc il est tout à fait possible d'améliorer son hygiène de vie sans tomber dans un délire de perfectionnisme malsain, moralisateur et chiant.

Et puis en terme de code de déontologie, c'est complètement à côté de la plaque (Ahhh, cette règlementation qu'on attend tous et qui se fait attendre...)


C'est aussi ça l'individualisation ! Chacun doit déterminer ses limites, les efforts et compromis qu'il peut faire, et peser la balance bénéfice / risque pour sa santé et son bien-être.

La naturopathie holistique, c'est finalement donc un compromis.


Les extrémistes psycho - rigides peuvent bien pratiquer comme bon leur semble, mais pour moi ils ne vont pas dans le sens de la santé naturelle, et de l'énergie vitale. Et je pense que c'est justement ce genre de dérives obsessionnelles qui créent autour de la naturopathie un climat de méfiance de la part des médecins, des praticiens de santé et de toute la communauté scientifique, mais aussi de la part du tout-venant.


Alors à toi, l'étudiant naturopathe, en cours de formation, justement soumis à cette pression de la perfection à tous prix : ne te laisse pas envahir !

Ecoute le ton corps, plutôt que d'appliquer bêtement des principes sans trop savoir pourquoi . Tu n'as pas à être parfait !


Tu dois juste faire en sorte de t'améliorer, lentement mais surement, dans un objectif final de MIEUX-ÊTRE et non de FRUSTRATION !

Ne fais pas les choses parce qu'il est de bon ton de les faire quand on est naturopathe, fais les parce qu'elles te conviennent.


Ce que je constate, c'est que ce phénomène participe grandement au manque d'authenticité que je retrouve dans toute la profession. Les gens cachent ce qu'ils sont et ce qu'ils font vraiment, par peur qu'on les juge... (je te confirme, y a toujours un bien-pensant pour crier : BOUUUUHH ! PAS BIEN !!!!!)


Du coup, ils portent le masque de la perfection, qu'ils retirent une fois qu'ils sont seuls, pour dévoiler leurs imperfections, qui font d'eux des humains. Parce que oui, la perfection ça n'existe pas et ceux qui tentent trop de s'en rapprocher se brûlent les ailes ! #Icare


A toi le professionnel déjà en place : nul besoin de te faire passer pour ce que tu n'es pas, tes imperfections font que tu peux comprendre les difficultés de tes consultants et les amener au mieux vers ce qui est bon pour eux, tout simplement parce que tu le vis toi aussi ...


Etre naturopathe, ça n'est pas être parfait : c'est être un bon analyste, avec un bon esprit de synthèse, un bon coach, et un humain capable de voir le point de vue l'autre pour l'accompagner au mieux vers ce qui est bon pour lui et non vers ce qui est parfait.


C'EST ÇA LA NATURO !!!! (Bordel ! Je rajouterai, si j'étais impolie !! Ah bah oui... Je suis impolie... Et m'en fout ! Sache que les gros mots sont le meilleur moyen de faire passer une idée et une intention avec beaucoup de précision ... LOL)


A bientôt sur TaNaturo ou en consultation si tu cherches une naturo qui ne te culpabilisera pas d'être imparfait.


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Je suis Manon Vitte, praticienne naturopathe certifiée FENA depuis 2017 et infirmière de bloc opératoire de formation initiale (en activité de 2003 à 2021). Mon cabinet se trouve à Toul en Meurthe et Moselle.


Depuis 2017 j'anime avec joie et sans complexe ni tabou, le blog TaNaturo, la naturopathie dépoussièrée et Rock'N'Roll, pour partager mes connaissances et ma vision de la naturopathie avec décontraction !


Je consulte en visio-conférence pour optimiser ton bien être.





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